La région des Grands Lacs africains (RDC, Burundi, Rwanda) est un hotspot debiodiversité. Celle-ci et les écosystèmes qui l’abritent sont à l’origine de servicesécosystémiques bénéficiant directement ou indirectement aux populations. Cette région est aussi une zone d’extrême pauvreté, aggravée par des conflits récurrents à l’origine de déplacements de populations. Ce contexte socioéconomique précaire et instable entraine des fortes pressions sur les écosystèmes qui, nonobstant leur statut de protection, sont surexploités, détériorés, et, à terme, menacés. Les mycètes constituent une composante majeure de la biodiversité en termes d’espèces et de rôles écologiques. Certaines espèces sont aussi comestibles (ou médicinales), recherchées par les populations qui les considèrent, traditionnellement, comme un aliment. Elles jouent aussi un rôle dans l’économie paysanne. Toutefois, leur diversitétaxonomique et fonctionnelle y est encore très peu étudiée. De même, leurs valeurs nutritionnelles et socioéconomiques ne sont pas objectivées et aucune étude n’a été menée afin d’évaluer les potentialités, pour le développement régional, d’une filière de domestication/production ex situ. Le projet s’appuie sur ces constats, posés aussi par le Réseau des Mycologues de la Région des Grands Lacs2, et relayés par des ONGs locales, soulignant la nécessitéd’appréhender cette composante de la biodiversité pour mieux comprendre lefonctionnement des écosystèmes, et d’objectiver ces services afin d’envisager une exploitation in situ raisonnée et la création d’une filière de production ex situ. L’objectif spécifique de ce PRD est d’étudier les champignons comestibles au niveau d’aires protégées, en termes a) de diversité (taxonomie, biologie, écologie) et potentiel de domestication, b) d’apport nutritionnel en relation avec l’alimentation et c) d’importance socioéconomique de l’activité saisonnière de cueillette et d’une production maitrisée, pérenne, ex situ. Grâce à cette approche intégrée, le projet proposera à la population un choix d’espèces phares domestiquées, dont la production est maitrisée et viable économiquement. Cetobjectif sera atteint par la formation de personnel (master, doctorats et formations techniques) et la formation d’acteurs de terrain en conservation. Par sa dimension régionale, le projet s’inscrit dans les politiques environnementales transfrontalières de valorisation des ressources naturelles dans un contexte de développement durable.
edible fungi, cultivation, diversity, ecology, ethnomycology, socio-economy, RD Congo, Burundi, Rwanda, montane forests, miombo